1980 : j’ai rêvé d’un spectacle avec un orchestre de machines musicales jouant avec des musiciens, et dont la partition se déroule comme le fil de la soie, le fil du Bombyx du murier. J’ai aussi fait de curieux rêves d’explosions.
Le spectacle
Bombyx, affiche par Denis Pondruel.
L’idée de départ de Bombyx a été imaginée avec Gaby Bizien et Philippe Deschepper. Les premiers essais ont été faits avec plusieurs musiciens puis un seul : tous jouant avec / contre / ou autour de « Bombyx ». De mon coté je passais du monde des interventions « de rue » : « Big-band des Bains-douches », « Le Cheval vert », « Urban sax », etc., vers le spectacle en salle.
La première machine à cordes née dans l’atelier des Bains-Douches de la rue de l’Ouest à Montparnasse a été présentée à Lille et Douai en 1981.
C’est en quelque sorte une confrontation entre l’homme et les machines. Le spectacle se terminait par un feu d’artifice explosif.
Ceci va amener une démarche à priori à l’inverse des tendances de la musique électroacoustique puis électronique et numérique mais dans la direction de l’art sonore.
Voir les énergies mécaniques produire le son acoustique pour lequel l’amplification cependant continue à poser un problème de fond dans le rapport au public.
Video
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Les machines
Bombyx dessin de la « Station Bombyx par Philippe Deschepper d’après les croquis de Jacques Rémus 1980.
L’idée de départ était 5 tours dont 4 instrumentales (percussions, vents, tambours, cordes). La 5ème était la régie sur scène. Le régisseur avait un retour son et vidéo et pouvait piloter le mixage, les lumières et la commande des machines.
La lutherie s’est avérée à la fois approximative et efficace
- la « Tour » à cordes est une sorte de séquenceur à cordes fait de 5 cylindres à programme, avec un accord modal.
- la « Tour » à percussions avec des chariots mobiles portant les baguettes. Elle est reliée à un costume muni de contacts déclencheurs.
La commande se fait avec un pupitre à interrupteurs relayé par un programmateur électro-mécanique, mais dés 1982 un ordinateur Sinclair ZX-81 a piloté une partie de la musique sur 4 machines dont 2 mobiles sur scène.
Bombyx va évoluer de 1981 à 1988 jouant dans divers lieux et festivals puis disparaitre dans l’effondrement d’un toit suite à une tempête en Ile de France. Seule la Machine à Cordes à pu être en partie sauvée.